Le "Pourquoi je ne suis pas musulman" de ibn Warraq



"Pourquoi je ne suis pas musulman"
Ibn Warraq
Editions L'Age d'Homme
Lausanne     1999











Voilà une belle profession d'absence de foi religieuse. Courageuse et déterminée. Courageuse parce que cet homme, étant né dans l'islam, de parents musulmans, par son rejet public de la religion et du mode de vie de ses aïeux, sera déclaré apostat par ses anciens coreligionaires, et donc puni de mort selon les règles de la chariat. Déterminé parce que, contrairement à tant d'autres natifs du Proche et du Moyen-Orient élevés pour être de plus ou moins bons musulmans, Ibn Warraq, révolté par nombre d'aspects de cette doctrine a choisi, lui, la noble voie du combat. Il en indique ainsi la nécessité: "Malheureusement, dans les pays musulmans, il est en pratique impossible de laisser les théologiens seuls dans leur univers étriqué et bigot." (p.350)
Son livre se divise en 17 chapitres, et ses coups partent tout azimut. Il rappelle l'affaire Rushdié et ses conséquences, critique la solidité des sources de l'histoire de l'islam, attaque vigoureusement la valeur et la véracité du Coran, expose la nature totalitaire de l'islam, met en doute la compatibilité des principes de cette doctrine avec ceux de la démocratie moderne, rappel le vieil impérialisme musulman et ses ravages, le sort des populations non-musulmanes hier conquises par lui, aborde le sujet de la condition féminine et termine en fustigeant la mollesse et la complaisance envers l'islam de trop d'intellectuels occidentaux, individus qu'il n'est pas loin de regarder comme des "collaborateurs" en puissance... Un ouvrage remarquable donc, vif et ardent.
Quelques parties du livre ont particulièrement retenu mon attention:
Le chapitre 5, consacré au Coran, est particulièrement utile et réussi. Ibn Warraq montre que le Coran ne comporte pas que la parole d'Allah, qu'il n'est certainement pas écrit dans un arabe parfait, qu'il a subi divers rajouts et amputations. L'auteur s'en prend au monothéisme lui-même, montrant sa fréquente infériorité morale, de facto, par rapport au polythéisme. Ibn Warraq présente l'image que les musulmans se font du dieu Allah par l'intermédiaire du Coran (prédestination absolue, châtiments divins, toute-puissance divine accompagnée d'une faiblesse et d'une variabilité toute aussi... divine). L'auteur pointe la confusion et l'irréalisme de nombre de passages du Coran traitant de divers prophètes et autres personnages ou événements inspirés du Nouveau comme de l'Ancien Testament.
Le chapitre 13 est dédié à un libre penseur arabe, Al-Ma'arri, qui vivait dans l'Irak du temps des califes, critiqua l'islam..et mourut dans son lit.  (Comme quoi, le pire n'est pas certain...)
Le chapitre 14 parle d'un couple réputé mal assortit : les femmes et l'islam. Deux phrases serviront à le résumer: p.366 "Nous avons donc démontré que l'islam n'est favorable à la sexualité que du point de vue de l'homme."
p.367 "Les apologistes ont exagéré le rôle que les femmes du Prophète ont joué dans la propagation de la religion."
Pour finir, ne pas rater la  partie de chapitre consacré à l'horreur du porc qui règne chez les musulmans, bigots ou pas. Ibn Warraq décortique les causes de cette prohibition et jette bas les raisons  - manifestement fausses - que les docteurs de l'islam avancent pour la justifier.
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M.X.Villan                                                                    


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