Menaces et châtiments au Liban On connaît le rôle politique et confessionnel joué par les réfugiés palestiniens au Liban depuis 1948. Presque tous musulmans sunnites, très nombreux, ils firent chavirer la barque libanaise, qui ne se tenait à flots que par la grâce du respect d'un délicat équilibre confessionnel entre chrétiens maronites, musulmans sunnites, druses, musulmans chiites et autres minoritaires. L'alliance entre notables sunnites et chefs de parti palestiniens donna aux ambitieux le pouvoir de jeter, en 1975, le pays dans la guerre civile. Les Libanais, meurtris, ruinés et ensanglantés, ont gardé rancune aux Palestiniens de cette décennie de tueries et de pillages. Le sort du camp palestinien de Nahr el Bahreb, près de Tripoli, pilonné au moment où j'écris ces lignes à l'artillerie lourde - voir les impressionnantes images d'obusiers de 155 mm effectuant des tirs directs sur les bâtiments du camp - ressemble fort  à un châtiment et une menace claire: si les Palestiniens installés au Liban prêtent la main à de nouvelles tentatives de déstabilisations de l'Etat libanais, ils perdront peut-être leur vie, mais surtout leurs maisons et leurs biens… Et comme la Syrie semble bien être derrière toute cette entreprise, il s'agit - le cas n'est pas coutume - d'une réponse virile de l'Etat libanais à l'Etat syrien. M. X. Villan Dimanche 3 juin 2007