Petits commentaires sur l'Irak (21.11.2006) Beaucoup de changements autour de l' l'Irak ces derniers jours. Le retrait probable des troupes américaines suite à la défaite des Républicains aux dernières élections semble avoir changé la donne. Les troupes américaines en Irak n'ont jamais eu l'efficacité qu'elles auraient dû avoir: engagées dans des opérations de police où les contacts avec la population sont essentiels, elles n'ont jamais été capables d'en parler la langue. Elles ont donc été dès l'origine très handicapées par rapport à leurs ennemis. Toute structure gouvernementale génère ces élites, ces réseaux, ses clients et ses structures d'autodéfense. C'est ce qu'on est en train d'observer autour du gouvernement irakien actuel. Confronté à une lutte à mort avec leurs ennemis à l'intérieur du pays, les gens au pouvoir s'y accrocheront pour sauver leurs vies est celles de leurs familles. Jusqu'à présent la présence de troupes occidentales en Irak donnaient à la lutte antiguérilla une tournure très européenne. Le départ de ces troupes permettra aux forces de sécurité de l'Etat irakien d'utiliser des méthodes plus "asiatique". Elles consisteront probablement dans le fait de s'attaquer aux bassins de population hébergeant la guérilla et dans la reprise de contrôle de villes rebelles par les moyens les plus brutaux. Les Syriens ont montré la voie dans ce domaine en 1982. Les récents contacts entre le gouvernement syriens et le gouvernement irakien semblent indiquer que Damas se prépare à gérer la fin de la partie. La Syrie a récolté autant de bénéfices que possible en harcelant  les Américains en Irak et en les poussant à partir. Ils lui faut maintenant poser les bases de ses futures relations avec l'Etat irakien. Rien ne serait plus dangereux pour Damas que de voir la zone sunnite irakienne sombrer dans le chaos. Ce chaos servirait de terreau aux mouvements islamistes sunnites qui s'empresseraient de s'en prendre au gouvernement Syriens oppresseur des sunnites dans son pays. Les deux gouvernements collaborerons probablement à l'avenir. Il est douteux que les chiites irakiens, qui disposent du pouvoir d'Etat en Irak désormais, se jettent à l'avenir dans les bras des Iraniens. Pourquoi demander aux autres ce dont on dispose déjà… Les Américains ont entièrement échoué sur le plan économique en Irak. Si en matière d'invasion leur efficacité n'est plus à démontrer, en matière de maintien de l'ordre ils n'ont pas été très brillants. Sur le plan politique par contre, le maintien du gouvernement irakien actuel, qui continuera avoir besoin des États-Unis d'Amérique , et que la tutelle de ces derniers empêchera de devenir entièrement chiite, permettra à Washington de se vanter d'un certain succès en Irak. M. X. Villan   21.11.2006